Omega-3, précieux pour les neurones !

Isabelle Harson

5/4/2021

Les omegas-3 sont des acides gras polyinsaturés essentiels au bon fonctionnement du corps humain. Autrefois appelés « vitamine F » ou acide cervonique en raison de son utilisation abondante par le cerveau, et le plus précieux pour les neurones.

Ils semblent présenter des grandes qualités nutritionnelles. Ils représentent également de grands espoirs dans le traitement ou l’accompagnement de maladies chroniques.

Concrètement, les chercheurs pensent que les omégas-3 DHA interviennent dans la croissance du cerveau, de la rétine et des organes sensoriels de manière globale. En effet, le cerveau est constitué d’environ 60% de lipides.

Avec leurs cousins les omega-6, les omégas-3 participent au bon équilibre de la santé. Souvent négligés dans notre alimentation moderne, ils sont pourtant les garants de nombreuses fonctions vitales de l’organisme.

Leur rôle au sein de l’organisme :

· Agit sur l’hypertriglycéridémie : l’apport en oméga-3 diminue les triglycérides dans le sang et réduit donc le cholestérol total et le cholestérol LDL (notamment via l’ingestion d’huile de poisson).

· Favorise la santé cardiovasculaire : grâce à une diminution de la pression artérielle chez les personnes présentant une hypertension artérielle.

· Maintien de la santé mentale : certaines études montrent qu’un apport en oméga-3 aurait un effet positif sur le maintien de la santé mentale (dépression, démence dont maladie d’Alzheimer), notamment sur les personnes âgées.

· Plus globalement, les omégas-3 sont nécessaires au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux.

· Une réduction significative des cas d’infarctus, diabète, de maladies de la thyroïde, d’asthme, de sclérose en plaque et de psoriasis est démontrée par des données chiffrées.

(Kromann N : Epidemiological studies in the Upernavik district, Greenland. Incidence of some chronic diseases 1950-1974. Acta Med Scand. 1980, 208(5):401-406)

Selon plusieurs études menées depuis le début des années 90, les omégas-3 permettraient de réduire les risques et les complications des maladies cardio-vasculaires.

L’étude la plus connue et la plus citée, est l’étude de Lyon menée par le Docteur Michel Lorgeril, datant de 1994. Cette étude démontre qu’une alimentation de type « méditerranéenne » enrichie en omégas-3 végétal (ALA) permettait de réduire significativement le risque de problèmes cardio-vasculaires chez les patients ayant été victimes d’un infarctus. L’adjonction d’omégas-3 dans le régime alimentaire a permis une réduction de mortalité cardio-vasculaire de 20% pendant 3 à 5 ans. Des chercheurs de l’unité Inserm U 897 ont mis également en évidence la corrélation entre un niveau sanguin élevé d’oméga-3 à longue chaîne, à savoir les omégas-3 de type EPA et la moindre fréquence des symptômes dépressifs notamment chez les personnes âgées.

(Plasma eicosapentaenoic acid (EPA) is inversely associated with severity of depressive symptomatology in the elderly : data from the Bordeaux sample of the Three-city study. Catherine Féart and al. American Journal of Clinical Nutrition 2008)

Selon les scientifiques, cela s’explique par la qualité des échange neuronaux entraînés par la présence plus ou moins importante d’acides gras polyinsaturés dans la structure de la membrane neuronale.

Les recherches démontrent que les huiles de poisson hautement concentrés en omégas-3 de type EPA sont plus efficaces que les placebos pour soulager les symptômes de la dépression chez les personnes souffrant de troubles anxieux.

(The efficacy of omega-3 supplementation for major depression: a randomized controlled trial. Lespérance F, Frasure-Smith N, et al. J Clin Psychiatry : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20584525)

La complémentation par des huiles de poisson, c’est-à-dire des omégas-3 EPA et DHA, a été étudiée pour leur rôle anti-inflammatoire.

Les effets observés dans les rémissions de la maladie de Crhon sont également encourageants, même s’ils restent encore à confirmer.

Protection contre les DMLA

Les acides gras DHA sont également omniprésents au cœur de la rétine. En bonne quantité, il semble qu’ils protègent des dégénérescences maculaires liées à l’âge. Celle-ci est la première cause de perte de vision et de cécité dans les pays occidentaux.

(age-related macular degeneration », Survey of Ophthalmology, vol. 59,‎ 1er octobre 2014, p. 532–539🔗 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24657038)

Aujourd’hui, la consommation d’oméga-3 est largement inférieure à nos besoins, au profit des omégas-6. Les déficits sont très présents dans la société occidentale où l’alimentation est particulièrement riche en omégas-6. Pourtant ce déficit, à long terme, entraîne des problèmes de santé.

· Une augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, notamment d’infarctus du myocarde.

· Une propension à prendre du poids (le lien entre obésité et déficit en omégas-3 n’est pas formellement établi, mais fortement suspecté).

· Une plus grande vulnérabilité à la déprime ou la dépression.

· Une fragilité oculaire notamment chez les personnes âgées.

Une carence peut nuire au bon fonctionnement du corps humain. Cependant, les excès, notamment par complémentation, ne sont pas bien meilleurs pour la santé.

Les aliments les plus riches en oméga-3 :

Huile : colza, lin, noix

Graine : chanvre, chia, lin

Œuf : enrichi en oméga-3 (poules nourries avec graines de lin)

Poisson (source de DHA) : saumon, flétan, harengs, anchois, sardine, huile de foie de morue

Légumes : mâche, chou, laitue

Aliments Teneur en oméga-3 pour 100g

Huile de lin 53g

Huile de noix 12g

Huile de colza 7,5g

Graines de lin 21g

Graines de chia 17,5g

Noix séchées 7,5g

Huile de foie de morue 22,5g

Maquereau fumé 2,45g

Œufs de saumon 2,10g

Sardines à l’huile 1,7g

Saumon (grillé, poêlé) 1,5g

Laitue 0,05g

Mâche 0,03g

Chou vert 0,02g

Demandez l’avis d’un professionnel de la santé en cas de pathologie cardiaque suspectées ou avérées, en cas de problème sanguin notamment lié à la coagulation ou à l’hémophilie.

En choisissant des produits de bonne qualité, vous évitez la contamination aux métaux lourds dans certaines huiles de poisson.

Contre-indication :

La contre-indication majeure à la complémentation en oméga-3 (huile de poisson) est l’allergie, de type anaphylactique au poisson.

Effets secondaires liés à une complémentation à forte dose :

· Nausées et ramollissement des selles

· Saignements de nez